Entrez dans la légende...

Ils ont écrit l'histoire du Stade de Reims en lettres d'or et permis au club de la Cité des Sacres de se faire un nom sur la scène européenne. Pionniers ou héritiers, leaders ou coéquipiers, ces figures-là resteront à jamais associées au SDR... 

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Albert Batteux
ALBERT BATTEUX
1937-1952

Attaquant puis Entraîneur légendaire. Né le 2 juillet 1919 à Reims, décédé le 28 février 2003 à Meylan. 8 sélections en équipe de France. Carrière professionnelle : Reims, E.F Reims-Champagne, Reims.

Titulaire avec les « pros » rémois à l’âge de dix-huit ans, Albert Batteux ne connaît pas la carrière de joueur qu’il mérite, la guerre venant briser son ascension. Doté d’un gabarit modeste, l’attaquant intérieur privilégie la technique, principe guidant par la suite la conception du football qu’il s’efforce, en tant qu’entraîneur, de faire pratiquer à ses joueurs. Il a tout juste vingt-huit ans lorsqu’il est sélectionné pour la première fois en équipe de France dont il devient rapidement le capitaine grâce à sa personnalité singulière. Champion de France sur le tard avec Reims (1949), il remporte également la Coupe de France (1950) et prend en main, à trente et un ans, la formation champenoise. Tant à Reims (cinq titres de champion, deux Coupes de France, une Coupe Latine, deux finales de Coupe d’Europe) qu’avec les tricolores et Saint-Etienne, il se bâtit un palmarès d’entraîneur sans égal à l’échelon national au point d’être considéré comme l’entraîneur français du siècle. Just Fontaine, son avant-centre, dira de ce phénomène de précocité : « C'était le meilleur entraîneur que j'ai jamais eu. Quand il a commencé à nous entraîner, il portait un chapeau mou qui m'avait beaucoup impressionné, et quelques années plus tard, il m'avait avoué qu'il ne l'avait mis que pour se vieillir, car il n'avait que 33 ans à l'époque. » Inventeur  du jeu combiné, il reste pour tous les puristes et les amoureux du football comme le créateur d'un style de jeu et l'âme d'une équipe mythique, le Stade de Reims. Albert Batteux s’est éteint à Meylan le 28 février 2003 à l’âge de 83 ans. Une tribune du Stade Auguste Delaune porte son nom.

Carlos Bianchi
Carlos BIANCHI
1973-1985

Attaquant. Né le 26 avril 1949 à Buenos Aires. 14 sélections en équipe d’Argentine. Carrière professionnelle : Velez Sarsfield (Argentine), Reims, Paris S.G, Strasbourg, Velez Sarsfield (Argentine), Reims

Carlos Bianchi, véritable renard des surfaces, mobilise sens du placement, coup d’œil, roublardise et une technique hors pair dans ses frappes de balle. Il est ainsi couronné cinq fois meilleur buteur en France (1974, 1976, 1977, 1978, 1979), un record, remportant également deux souliers d’argent et un de bronze. Surnommé « El Goleador », Carlos Bianchi rejoint le Stade de Reims en 1973 et marque cent sept buts en cent vingt-quatre matchs de championnat, un bilan exceptionnel écorné par une terrible fracture de la jambe qui survient en octobre 1974 ; blessure qui ôte toute chance au Stade, alors leader de première division, de renouer avec son glorieux passé. Il quitte le club en 1977 pour le Paris Saint-Germain où il évolue durant deux saisons, puis passe par Strasbourg et retourne à Velez en Argentine de 1980 à 1984. Carlos revient à Reims en deuxième division et devient entraîneur au printemps 1985. Il échoue dans sa quête de remontée mais permet aux Rouge et Blanc d’accéder deux fois aux demi-finales de la Coupe de France.

Just Fontaine
Just FONTAINE
1956-1962

Attaquant. Né le 18 aout 1933 à Marrakech. 21 sélections en équipe de France. Carrière professionnelle : Nice, Reims

Transféré de Nice à Reims en 1956, Just Fontaine remporte le doublé Coupe-Championnat et est couronné roi des buteurs (34 buts pour 26 matchs) en 1958. La même année, l’épopée suédoise avec les Bleus et son association inédite avec Raymond Kopa font franchir un cap à « Justo » qui inscrit treize buts en six matchs, avec pour point d’orgue, un quadruplé lors de la petite finale remportée face à l’Allemagne. En club, il dispute la finale de la Coupe d’Europe en 1959 et gagne un nouveau titre de champion en 1960, étant à chaque fois le canonnier le plus prolifique de la compétition avec respectivement dix et vingt-huit buts. Malheureusement, une double fracture du tibia péroné en mars 1960 et une rechute en janvier 1961 sonnent prématurément le glas de sa carrière. Il ne contribue ainsi qu’épisodiquement au dernier sacre des Rouge et Blanc en 1962. Just Fontaine demeure malgré tout, le second meilleur marqueur sous le maillot Rouge et Blanc en première division après Pierre Sinibaldi (145 buts), avec un total de 122 buts en championnat.

Michel Hidalgo
Michel HIDALGO
1954-1957

Attaquant. Né le 22 mars 1933 à Leffrinckoucke, décédé le 26 mars 2020 à Marseille. 1 sélection en équipe de France. Carrière professionnelle : Le Havre, Reims, Monaco

Michel Hidalgo débute en amateur à L’US Normande avant d’entamer une carrière professionnelle riche de 369 rencontres de première division qui le mène entre 1952 et 1966, du Havre à Monaco en passant par le Stade de Reims qu’il rejoint en 1954. Il s’adjuge le titre de champion de France en 1955 avec les Rouge et Blanc, puis affronte le Real Madrid en finale de la Coupe Latine (1955) et de la Coupe d’Europe (1956). D’abord ailier, il évolue ensuite au poste d’attaquant intérieur et achève sa carrière à la place de « neuf-et-demi » avec l’AS Monaco. Il y remporte deux autres championnats et deux finales de la Coupe de France avec le club de la principauté. Albert Batteux, qui l’a déjà entraîné en Champagne, le dirige lors de son unique sélection en équipe de France, le 5 mai 1962 à Florence, contre l’Italie. S’il ne s’impose pas chez les Bleus en tant que joueur, il écrit l’une des plus belles pages, en tant qu’entraîneur et triomphe lors du Championnat d’Europe des nations en 1984.

Robert Jonquet
ROBERT JONQUET
1942-1960

Défenseur. Né le 3 mai 1925 à Paris, décédé le 18 décembre 2008 à Reims. 58 sélections en équipe de France. Carrière professionnelle : Reims, E.F Reims-Champagne, Reims, Strasbourg

« Bob » de son surnom, intègre l’équipe professionnelle du Stade de Reims dès 1942 et s’impose comme un défenseur central à l’élégance souveraine. Fort d’un ascendant moral, empreint de modestie sur ses partenaires, il devient leur capitaine emblématique. Cumulant près de 600 matchs en Rouge et Blanc, ce qui constitue le record pour un joueur du Stade de Reims, il remporte le championnat de France en 1949, 1953, 1955, 1958 et 1960 ainsi que la Coupe de France en 1950 et 1958. Il est le seul joueur à glaner cinq titres de champion avec Reims. À l’échelle continentale, après avoir gagné la Coupe Latine en 1953 contre le Milan A.C, il perd face au Real de Madrid la finale de cette même épreuve en 1955 et celle de la Coupe des Clubs Champions en 1956 et 1959. Adoubé parmi les meilleurs arrières de son époque, il contribue comme capitaine à l’épopée suédoise de l’équipe de France en 1958. Robert Jonquet décède le 18 décembre 2008 à Reims à l’âge de 83 ans. Une tribune du Stade Auguste Delaune est  en son honneur.

Raymond Kopa
RAYMOND KOPA
1951-1967

Né le 13 octobre 1931 à Noeux-les-Mines, décédé le 3 mars 2017 à Angers. 45 sélections en équipe de France. Carrière professionnelle : Angers, Reims, Real Madrid, Reims

Raymond Kopa, de son vrai nom Kopaszewski, est repéré par Angers en 1948, qui le cède après deux saisons au Stade de Reims. Sous la direction d’Albert Batteux, sa progression fulgurante le conduit pour la première fois en équipe nationale en octobre 1952. L’année suivante, il remporte le championnat avec Reims et la Coupe Latine face au Milan A.C. Il décroche un nouveau titre de champion en 1955 mais cède en finale de la Coupe Latine face au Real Madrid qu’il rejoint l’année suivante. Il y gagne deux titres de champion d’Espagne et trois trophées continentaux. En 1959, Kopa revient à Reims, auréolé du titre de meilleur joueur de la Coupe du Monde et du Ballon d’Or 1958, le premier pour un joueur français. Il contribue aux deux derniers titres de champion (1960, 1962) des Rouge et Blanc, dont il revêt la tunique plus de quatre cent fois et avec qui il inscrit plus de quatre-vingt buts en championnat. Qualifié de « Napoléon du football », il achève sa carrière dans la cité des sacres en 1967. Devenu ensuite Président d’honneur du Stade de Reims, Raymond Kopa, qui s’est éteint le 3 mars 2017, restera  à jamais la légende du Stade de Reims et une étoile du football mondial.

Roger Marche
Roger MARCHE
1944-1954

Défenseur. Né le 5 mars 1924 à Villers-Semeuse, décédé le 1er novembre 1997 à Charleville-Mézières. 63 sélections en équipe de France. Carrière professionnelle : Reims, R.C Paris

Surnommé le « Sanglier des Ardennes », Roger Marche détient durant près de trente ans (1955-1983) le record de sélections en équipe de France (63), dont il est le capitaine à 42 reprises et l’inamovible arrière gauche de 1947 à 1959. Il remporte la plupart des trophées de son temps avec Reims, s’adjugeant deux titres de champion de France (1949, 1953), la Coupe de France (1950), la Coupe Latine (1953) et la Coupe Charles Drago (1954). Il revêt 360 fois la tunique Rouge et Blanche du Stade, qu’il avait rejoint en 1944, avant d’être transféré au Racing Club de Paris en 1954. Athlète rude, personnage taciturne, solitaire et atypique, Roger Marche a pour habitude de s’entraîner seul, chez lui dans les Ardennes, ne rejoignant ses équipiers qu’à quelques heures du coup d’envoi des quelques mille matchs qu’il dispute à l’échelon pro. Il représente sans conteste l’une des figures marquantes de l’histoire du Stade de Reims et du football français. Roger Marche décède le 1er novembre 1997 à Charleville-Mézières à l’âge de 72 ans.

Francis Meano
Francis MEANO
1949-1953

Attaquant. Né le 22 mai 1931 à Puyloubier, décédé le 25 juin 1953 à Witry-lès-Reims. 2 sélections en équipe de France. Carrière professionnelle : Reims

Francis Méano débarque en Champagne en 1949 en provenance d’Aix-en-Provence, auréolé du titre de champion d’Europe qu’il vient de remporter avec les « juniors » français. En quatre ans, il remporte la Coupe de France (1950), le championnat de première division (1953) et la Coupe Latine (1953). Ailier ou attaquant intérieur gauche rapide et décidé, il devient vite l’un des chouchous des supporters rémois. Aimé pour sa simplicité, son insouciance et sa joie de vivre, il inscrit plus de cinquante buts sous les couleurs du Stade, championnat et coupes confondus. Un soir de juin 1953, Francis Méano, tout juste âgé de 22 ans, trouve la mort dans un accident de voiture avec son épouse, son père et son beau père. Ce dramatique événement plonge toute la cité des sacres dans une profonde tristesse. Un vibrant et retentissant hommage lui est rendu devant la cathédrale de Reims. En mémoire du jeune champion qu’il était, on donne son nom à la tribune qui tourne le dos à la cathédrale lors de la construction du stade Vélodrome au cœur des années soixante, puis à celle qui lui succède lors de la reconstruction du stade.

Armand Penverne
Armand PENVERNE
1947-1959

Milieu de terrain. Né le 26 novembre 1926 à Pont-Scorff, décédé le 27 février 2012 à Marseille. 39 sélections en équipe de France. Carrière professionnelle : Reims, Red Star, Limoges

Dans le « football Champagne » prôné par Albert Batteux, tant au Stade de Reims qu’en équipe de France, Armand Penverne, par son infatigable activité, sait se rendre indispensable dans un registre plus austère. Fait du granit de sa Bretagne natale, il opère en milieu de terrain, soutenant sans relâche sa défense, en parfait complément de Robert Joncquet, et relançant le jeu avec clairvoyance vers les virtuoses de l’attaque. Artisan de l’ombre, « Pampam » de son surnom, écrit ainsi aux côtés des Raymond Kopa, Roger Piantoni, Just Fontaine…, quelques-unes des plus belles pages du Stade de Reims et du football français. Il prend part à la conquête des quatre premiers titres de champion de France (1949, 1953, 1955, 1958), aux deux victoires en Coupe de France (1950, 1958), et au triomphe en Coupe Latine (1953) ainsi qu’à leur seconde défaite en finale de la Coupe d’Europe (1959). Armand Penverne décède le 27 février 2012 à Marseille à l’âge de 85 ans.

Roger Piantoni
Roger PIANTONI
1957-1964

Attaquant. Né le 26 décembre 1931 à Etain, décédé le 26 mai 2018 à Nancy. 37 sélections en équipe de France. Carrière professionnelle : Nancy, Reims, Nice.

Roger Piantoni, surnommé « Bout d’chou » est doté d’un pied gauche exceptionnel. Il se révèle au F.C Nancy avant de rejoindre le Stade de Reims en 1957. Celui qu’Albert Batteux tient pour le plus complet des joueurs français réalise le doublé Coupe-Championnat en 1958 puis joue la finale de la Coupe d’Europe en 1959. En octobre 1959, Roger Piantoni, sous le maillot bleu, est agressé par le Bulgare Dimitar Largov. Dès lors, bien qu’il contribue aux titres de champion conquis en 1960 et 1962 après être sacré une seconde fois dans sa carrière meilleur buteur en 1961, les séquelles de cette blessure sont récurrentes. Au total, Roger Piantoni inscrit cent cinq buts en championnat et dispute plus de cent soixante rencontres en Première Division au cours de son épopée Rouge et Blanche . Il finit sa carrière à Nice avant d’assurer un rôle de conseiller au sein de la Fédération Française de Football puis de consultant à la radio et à la télévision.

Pierre Sinibaldi
PIERRE SINIBALDI
1944-1953

Attaquant. Né le 29 février 1924 à Montemaggiore, décédé le 24 janvier 2013 à Toulon. 2 sélections en équipe de France. Carrière professionnelle : Troyes, Reims, Nantes, Lyon, Perpignan

Pierre est le premier et le plus jeune des trois frères Sinibaldi à rallier Reims durant l’été 1944, Paul et Noël ne l’y rejoindront que 4 ans plus tard. Adroit, précis et doté d’un excellent jeu de tête, il termine meilleur réalisateur dès sa première saison en Rouge et Blanc avec 30 buts au compteur.  Il réédite cet exploit en 1947 et trouve au total, cent quatorze fois le chemin des filets durant ses quatre premières années rémoises. (1944-1948). Avant de partir pour Nantes en 1953, il enlève le championnat (1949) ainsi que la Coupe de France (1950), et porte son total de buts marqués en première division à cent quarante-cinq, soit le meilleur total jamais réalisé dans l’histoire du club. À l’échelle rémoise, ni Fontaine (122 buts), ni Piantoni (105 buts), ni Bianchi (107 buts) ne pourront faire mieux. Il décède le 24 janvier 2013 à Toulon à l’âge de 88 ans.